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Un jour des histoires vraies des d'enfants de  jeunes rescapés des camps de concentration

 

Ida, Henri, Marceline,Victor Esther, Joseph et d'autres...

Ida 14 ans

Cachée chez une amie de sa famille, dans le Poitou, Ida est dénoncée, puis déportée le 10 février 1944. "Je n’avais pas peur parce que je croyais que j’allais rejoindre ma mère, détenue depuis 18 mois. Je n’ai pas touché aux vivres donnés par ma nourrice, pensant que maman serait heureuse d’avoir à manger… Mais à l’arrivée, on nous a tout pris. A l’entrée du camp, un SS sélectionnait les inaptes au travail, les personnes âgées et les enfants, qui partaient directement dans les chambres à gaz. Aucun enfant de 14 ans ou moins n’entrait. Par chance, avant son arrestation, maman m’avait fait faire une coiffure qui me vieillissait. Plus tard, une déportée française m’a ordonné : 'Si on te demande ton âge, tu dis que tu as 16 ans !' Je suis passée de 14 à 16 ans. C’est pourquoi je dis toujours que je n’ai jamais eu 15 ans."

A son retour, Ida a appris la couture et a épousé un tailleur. Ensemble, ils ont eu une fille. En 1988, elle est retournée à Auschwitz pour accompagner un groupe de jeunes élèves.

Rentrée orpheline, Ida témoigne régulièrement dans les écoles. "Mon père et ma mère sont morts à Auschwitz, raconte-t-elle aux élèves, et j’y ai laissé une partie de moi-même, la 'petite Ida' qui n’est jamais vraiment revenue."

Henri 15 ans et son billet

Auschwitz-Birkenau "J’étais devenu le numéro 51 055"

Raflé avec son père et son frère le 15 juillet 1942 près d’Angers, Henri Borlant est le seul survivant des 6 000 enfants juifs déportés de France cette année-là. "J’étais bouleversé à l’idée que ma mère se fasse du souci pour moi. Je ne pensais qu’à une chose : la rassurer sur mon sort. Lors d’un arrêt de notre convoi à Versailles, j’ai écrit un message et je l’ai jeté sur la voie : 'Maman chérie, il paraît que nous partons en Ukraine pour faire la moisson.' Après trois jours et trois nuits de voyage, nous sommes arrivés. Les portes du wagon se sont ouvertes. Les SS nous ont fait courir jusqu’au camp. En voyant les hommes en tenue de bagnard, j’ai compris qu’il n’était pas question de moisson. On nous a poussés dans une salle et on nous a ordonné de nous mettre nus. J’avais 15 ans, je n’étais pas préparé à cette violence et j’étais un garçon très pudique. Cet ordre me paraissait impossible à exécuter. Mais quand j’ai vu que ceux qui refusaient étaient frappés, j’ai obéi. Puis des déportés nous ont tondus. Ce fut terrible de voir mon père, mon frère, le crâne rasé. Ils nous ont ensuite fait prendre des positions humiliantes, pour nous fouiller. A la fin, sont venus les tatoueurs. J’étais devenu le numéro 51 055. Je savais que mes cheveux repousseraient, mais que cette marque, je la porterai toute ma vie." Transféré à Ohrdruf, annexe de Buchenwald, Henri parvint à s’évader juste avant l’arrivée des Américains. Une fois rentré en France, il a retrouvé sa mère, sauvée par des Justes. Elle avait conservé son petit billet qui lui était parvenu avec un mot de sympathie signé "un cheminot".

Malgré une pneumonie et le retard scolaire accumulé pendant sa déportation, Henri est devenu médecin. Il a épousé Hella, une Allemande, avec qui il a eu trois filles

sources : geo.fr

Marceline 15 ans

 

Marceline a 15 ans lorsqu’elle est arrêtée à Bollène, dans le Vaucluse. Un gestapiste tente de la violer, mais un officier allemand intervient. "Ne touche pas à cette sale race !" lui intime-t-il. Marceline est déportée par le convoi n° 71, dans lequel se trouve également Simone Veil. "Les kapos nous ont tondues et rasées avant de nous distribuer des vêtements dépareillés. Toute menue, je flottais dans des haillons trop grands pour moi, avec, aux pieds, une chaussure à talon, l’autre sans. Puis une SS a demandé s’il y avait des couturières parmi nous. Personne n’a bougé. La SS a continué : "Et est-ce qu’il y a des musiciennes ?" Une femme a levé la main et a dit : "Moi, j’étais petit rat à l’Opéra." La SS lui a ordonné de montrer ce qu’elle savait faire. La jeune fille, au crâne rasé, habillée de guenilles, a commencé à danser. Et soudain, une voix s’est élevée pour accompagner ses pas. Dans cet enfer, une femme s’était mise à chanter… La danseuse s’appelait Laurette, elle n’a jamais quitté ma mémoire. J’étais affectée aux travaux extérieurs, et un jour, en croisant un commando d’hommes, j’ai reconnu mon père parmi les prisonniers. Lui aussi m’avait vu et nous nous sommes jetés dans les bras l’un de l’autre. Les Allemands nous ont séparés à coups de crosse de fusil, et j’ai perdu connaissance. Quand j’ai repris mes esprits, j’ai senti quelque chose dans mes poches. Un oignon et une pomme que mon père avait réussi à glisser .. C'est la dernière fois que je le vis....

Marceline Loridan-Ivens à 13 ans, en 1942, à Orange. Ses parents, juifs polonais immigrés, s’étaient réfugiés dans le sud de la France.  DR

Victor, 11 ans

Victor Pérahia, Bergen-Belsen

Victor arrive à Drancy, à 11 ans. Grâce à une ruse de sa mère – elle parvient à cacher qu’ils sont juifs –, ils resteront vingt mois dans le camp de triage. "Un chef scout s’occupait de nous. Lorsqu’un convoi était sur le point de partir, et que des petits camarades allaient nous quitter, il nous réunissait et nous faisait chanter Le Chant du départ. Je me souviens d’un petit garçon qui chantait en pleurant. C’était terrible, il avait la figure déformée par une grimace de peur. Je n’ai jamais su comment il s’appelait, mais je n’ai pas oublié son visage. En mai 1944, nous sommes partis en Allemagne. A Drancy, j’avais connu la privation de liberté, à Bergen-Belsen, j’ai eu conscience de rentrer dans le monde de cruauté des hommes. J’ai souffert du froid, physiquement, moralement, plus que de tout. Les victimes du typhus, figées dans leur trépas, les yeux grands ouverts, me terrorisaient. J’avais l’impression que ces morts me regardaient vivre mes derniers instants. En mars 1945, au cours d’un transfert pour Theresienstadt, j’ai voulu mourir. Je couvais le typhus, j’avais de la fièvre, des hallucinations. Lors d’une halte, je suis descendu du train et je me suis allongé sur le ballast. J’ai dit à ma mère : 'Si vivre, c’est souffrir, et si demain est comme aujourd’hui, je préfère arrêter là. Remonte dans le train et laisse-moi ici.' Ma mère m’a dit que nous allions bientôt être libérés et qu’il fallait que je tienne. Mais je ne voyais pas d’autre issue que la mort. Elle a dit alors la seule chose capable de me faire changer d’avis : 'Si tu m’aimes, remonte avec moi dans ce train.'" A son retour, Victor, petit et malingre, souffre de carences et de tuberculose. Il passera deux ans dans un sanatorium, ce qu’il ressentira comme une nouvelle captivité.

Pendant quarante ans, Victor a été incapable de parler de la déportation. "Quand j’essayais de raconter ce que j’avais vécu, je trouvais que les mots ne correspondaient pas", explique-t-il.

Victor Pérahia en 1947, à son retour du sanatorium. Il souffrait d’avoir manqué l’école aussi longtemps, de ne pas savoir ce que les autres avaient appris. "Je voulais être un

Sources les Témoignages parus dans "1945, la fin de la guerre, le début d'un monde nouveau" (avril - mai 2015) et dans "39-45 - GEO Histoire Hors-Série Collection" (décembre 2015 - janvier 2016).

Esther 15 ans

"Tu raconteras pour qu'on ne soit pas les oubliés de l'Histoire"

Depuis cinquante ans, Esther Sénot se rend dans les écoles et participe à des films documentaires.Séparée de sa famille à Paris, elle avait 15 ans lorsqu'elle a été arrêtée, seule, puis déportée de Drancy à Auschwitz. Et elle ne pensait qu'à une seule chose : rester en vie, dès son arrivée au camps en septembre 1943 :

"Ah, ça a été mon idée fixe. J'avais un plan dans la tête en me disant : je ne peux pas mourir à 15 ans. Moi, je suis restée 17 mois à Auschwitz. Ceux qui ne travaillaient pas, ils allaient au crématoire. C'était la peur continue parce que quand on rentrait du travail, on ne savait jamais de quel côté on allait être. Les Allemands regardaient les personnes qui n'étaient pas capables de travailler le lendemain. Ils les mettaient de côté et elles allaient directement au crématoire. Je suis restée jusqu'au bout, alors que j'ai vu ma sœur mourir."

source : radiofrance.fr

Joseph 11 ans

  • Toute sa famille est emmenée. Il est le seul à avoir échappé à l'extermination.

Transféré au camp de Beaune-la-Rolande, à 85 km au sud de la capitale, le petit Joseph y est séparé des siens et s'évadera en prenant des risques inouïs en se faufilant entre les barbelés

 «Pendant la Seconde Guerre mondiale, on a assassiné six millions de Juifs. Et dans ces six millions, un million d'enfants. Est-ce que vous pouvez vous imaginer un million d'enfants qui passent devant vous? C'est impossible. C'est pour ça que je mène ce combat. Parce que je suis resté enfant, et que je ne peux pas comprendre qu'on fasse ça à des enfants»..dira t il.

  • Source : arabnews.fr



 

 

 

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