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Suite du dictionnaire guerre d'Espagne

Encore uen fois il nous est impossible de présenter tous les articles du dico à la lettre E

Nous présenterons Eglise (en bref) consulter la suite sur le dico, Exil et Exode.

Eglise :

Le problème interne à l'Église espagnole a au moins le mérite de rappeler quelle fut l'attitude de celle-ci et de Rome durant la guerre civile de 1936-1939. Franco avait présenté le soulèvement militaire contre le gouvernement républicain qu'il dirigea comme une « croisade ». Les évêques espagnols, le Vatican, abondèrent en ce sens. Non seulement ils n'élevèrent aucune protestation contre la sauvagerie de la répression menée contre les travailleurs espagnols, mais ils mirent toute leur influence au

service de Franco. Et comme celui-ci prétendait imposer une Espagne « unie », d'où seraient bannis les particularismes basque, catalan et galicien, l'Église espagnole le suivit sur ce terrain.

La répression des prêtres toucha environ 7 000 religieux hommes et femmes qui lors d'émeute populaires, furent pourchassés et exécutés COUVENTS FURENT MIS À SAC, ET BRULÉS AINSI QUE la plupart des ÉGLISES .L'église représentait une force répressive archaïque d'une autre époque, une force riche, maniant l'argent proche du pouvoir comme au temps de l'ancien régime. Cette force réactionnaire n'avait pas su évoluer avec son temps et les exigences de la modernité.

Cependant, au Pays basque, qui avait choisi le camp de la République parce que celle-ci lui avait accordé l'autonomie, et où le sentiment national était aussi enraciné que le catholicisme, le clergé basque dans sa grande majorité ne soutint pas cette idée de la « croisade ». Mais les prêtres basques ne pesaient pas lourd face à la volonté du pape Pie XI et de son secrétaire d'État, le cardinal Pacelli (futur Pie XII), d'apporter un soutien inconditionnel à Franco. Après le terrible bombardement de Guernica, en avril 1937, Rome reprit même à son compte le mythe forgé par Franco d'une ville qui aurait été détruite pas les Basques eux-mêmes. Et il ne leva pas non plus le petit doigt quand le caudillo fit exécuter des religieux basques

Rappelons que l'Eglise dans les années trente en Espagne possède plus de 11 000 domaines et par ce fait, est le plus grand propriétaire foncier du pays.

La plus grande partie du clergé et des masses catholiques se rallie au soulèvement militaire ; l'attitude de la hiérarchie ecclésiastique et du Vatican demeure ambiguë.

C'est que, au début, l'Église veut voir rétablir ses privilèges

passés touchant au retour au caractère confessionnel de l'État, à la suppression du divorce, à son monopole de fait sur l'enseignement secondaire.

Après la victoire de Franco, l'entrée d'un nombre imposant de catholiques dans l'appareil du pouvoir lui donne satisfaction.

La présence des membres de l'Action catholique, et de l'Opus Dei dans les rouages de l'Etat est une garantie pour l'Eglise catholique.

Le 24 avril 1939, 23 jours après la victoire de Franco, le pape Pie XII lui envoie le message suivant

"C'est avec une joie immense que Nous nous tournons vers vous, très chers fils de la très catholique Espagne, pour vous exprimer nos félicitations paternelles en raison du don de la paix et de la victoire, dont Dieu a daigné couronner l'héroïsme de votre foi et de votre charité."

L'église se prêta avec délection aux manifestations de triomphalisme catholique qui suivirent la victoire de Franco. L'église dans son ensemble, choisit l'esprit de revanche et soutint le massacre systématique de dizaines de milliers de Républicains.

La répression franquiste fut d'une cruauté à peine concevable. Le chiffre de 200 000 victimes a été avancé par plusieurs historiens.

Des centaines de milliers d'hommes, de femmes, d'enfants furent chassés avec l'accord quasi total de l'église qui a ainsi participé en Espagne à une des pages les plus noires de l'histoire de la chrétienté. Les femmes républicaines étaient détenues avec leurs enfants.Les "bonnes soeurs" laissaient les enfants dénudés l'hiver et sans nourriture dans les cours des prisons. Les mamans les voyaient et les entendaient pleurer dans la cour où ils restaient des heures. Beaucoup d'enfants moururent. D'autres étaient arrachés à leur naissance des bras de leurs mamans (républicaine) et confiés contre argent à des familles franquistes sans enfant. De très nombreuses recherches aujourd'hui sont réalisées par ces enfants de républicains qui veulent connaitre leurs vrais parents biologiques et ce qu'il leur est arrivé. Un immense scandale dont l'Eglise espagnole est coupable.Des prêtres cependant (beaucoup de Basques) , combattirent auprès des républicains, et aidèrent leurs familles. Ils seront pourchassés par les franquistes . La plupart ont suivi les troupes républicaines en exil en France , dans les camps et sont rentrés aussi dans la résistance. Ces prêtres ont continué à lutter auprès du peuple espagnol assujetti à Franco . Ils furent considérés par les républicains comme leurs frères ! .

Exil :

La majorité des réfugiés espagnols voulut émigrer vers d'autres pays plus accueillants que la France, politiquement et culturellement (langue espagnole): le Mexique, le Venezuela

.Le président mexicain Lazaro Cardenas qui a soutenu la République espagnole (le seul chef d'état), continue à se préoccuper des réfugiés et en accueille en grand nombre intellectuels, artistes, professions libérales, ouvriers, pêcheurs...

Le Chili, l'Argentine, le Vénézuela sont aussi en plus du Mexique, des terres d'accueil pour les réfugiés espagnols : près de 50 000 d'entre eux trouveront une seconde patrie digne de ce nom !Bayo héros de l'expédition de Majorque en 1936, devait initier les partisans de Fidel Castro et du « Che » (Ernesto Guevara), aux techniques de la guérilla. Federica Montseny et Garcia Oliver quant à eux, vécurent dans le sud de la France, à Toulouse Montauban, et Ricardo Sanz au Mexique. La Pasionaria partit à Moscou avec Negrin qui lui retourna en France par la suite. La Pasionaria fut pendant trente ans le président du parti communiste espagnol .

Kleber fut exécuté en Russie avant 1939. 500 000 espagnols se réfugièrent en France,( 100 000 retournèrent en Espagne dans l'année 1939), l'Union soviétique accepta de recevoir 2 000 communistes en plus des 5 000 enfants qu'elle avait accueillis pendant la guerre, la Grande Bretagne reçut 200 chefs républicains.

Pendant des années , l'Espagne républicaine ,exilée va s'organiser :cellules politiques de la CNT, ventes de timbres CNT, réunions hebdomadaires,journaux : le combat syndicaliste et l'espoir (journaux interdit un temps sous De Gaulle). Toute une organisation s'établit : « giras » (grandes fêtes espagnoles avec du théâtre des chorales de la guerre d'Espagne, toute une littérature se développe et s'accompagne de spectacles de poésies de danses commémorant la République les anti-franquistes, et les racines ibériques ; camps de vacances des espagnols l'été au sud : Argelès ! Perpignan ..Pendant longtemps les anciens combattants de la liberté ont espéré retourner dans leur pays une fois Franco renversé ! Hélas, Franco aura tout le loisir de rester au pouvoir sans aucune crainte de qui que ce soit : toutes les puissances l'aidant à garder sa position et les exilés trop dispersés, isolés, désarmés, l'opinion publique espagnole muselée (grâce une fois de plus à la 2ème « non-intervention » devenue historiquement parlant la «

Aucun tribunal ne l'a condamné pour crime contre l'humanité et pourtant les preuves ne manquent pas !On réplique que les républicains ont faire de même et même pire avec les prêtres qu'ils ont assassiné. Certes l'exécution des prêtres par quelques fanatiques ou des masses en délire, est un acte criminel condamnable mais cet acte ne représente 7 000 religieux comparé aux 200 000 victimes du régime de Franco après 1939 qui n'eut aucune pitié pour les républicians. L'église d'Espagne à l'époque ne protégea pas les enfants des républicains ni leurs femmes tous innocents, et laissa faire et même appuya le régime franquiste ! Beaucoup d'amertume, de rancoeur, de révolte aujourd'hui et de dégout ponctue cet épilogue de la plus importante guerre du XX siècle qu'il fut , de par sa nature, ses enjeux, ses belligérants, ses objectifs, et ses conséquences.

Elle a privé toute une génération de son sol natal et les enfants de celle-ci nés pour la plupart en exil, n'ont pu renouer avec leurs racines et tiraillés entre deux cultures : , celle de leurs origines de leurs parents et celle du pays d'exil : l'intégration. A tout prix ces enfants se sont intégrés. Beaucoup ont réussi et ont fait des études supérieures : parmi les enfants des réfugiés espagnols bon nombre sont dans l'éducation nationale française , dans le corps médical ou dans la recherche ,la politique sans parler des écrivains et des artistes.

« On vous a pris votre passé mais on ne nous prendra pas notre futur ! Carmen Orensanz »

« On vous a dispersé, tué, emprisonné ,mais vos idées, votre combat ,la mémoire, vos faits , tout cela vous appartient et nous appartient précieux héritage que vous nous avez légué ,vous »les fils de la liberté «

« Jamais aucune guerre n'a suscité autant d'enthousiasme, de passion , de création artistique, de débats,d'expériences économiques et sociales..Au delà de la guerre , l'Espagne de 1936 fut le centre du monde des nations, et sera pour les générations à venir, le berceau « d'un nouveau monde » « d'un autre futur » d'un autre ordre mondial possible, basé sur la solidarité, la liberté le partage du travail,l'équité le respect de tous les peuples de la Terre avec le droit de vivre . L'Espagne s'est privée de toute l'intelligentsia de son époque et de tous les hommes prêts à concrétiser leur rêve d'idéal libertaires, toute une génération sacrifiée, des familles écartées du sol natal ou du sol de leurs parents qui ne pourront retrouver leurs racines qu'après trente ans avec la mort du dictateur; Tout cela laisse des traces tout cela n'est pas sans conséquences et sans responsabilité ! On a détruit un peuple on l'a vidé de ce qu'il avait de meilleur pour

laisser en place une dictature archaïque et obscure. La faute à qui ? A tous ceux qui se sont servis des républicains pour libérer leur pays car seuls, ils étaient incapables dy parvenir ; à tous ceux qui ont utilisé l 'expérience militaire des républicains espagnols lors des combats de la 2 guerre mondiale et les ont lâchés pour reconnaitre quelque temps plus tard ( novem 1944 De Gaulle), 10 ans plus tard ,(Eisennower) : le régime de Franco !

Suite du dictionnaire guerre d'Espagne : l'église et l'exil
Tag(s) : #l'église et l'exil, #dictionnaire guerre d'Espagne
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