Le confinement
nouvelle
Chapitre I Via Victorio Emmanuel II
Rome mars 2020
-C'a y est on est confiné ! S’écria Lucia à Maria sa mère à coté d'elle.
Toutes deux regardaient la télévision, ce jour de mars 2020.L'épidémie du coronavirus avait frappé très durement leur pays : l'Italie. Elles vivaient ensemble dans un petit appartement de Rome boulevard Victor Emmanuel II proche de la "piazza Venezia". Lucia avait divorcé depuis des années et bien qu'ayant rencontré pas mal d'hommes , elle n'avait pas réussir à refaire sa vie. Quand sa mère était tombée et s'était rompu le fémur, a elle avait décidé de quitter sa location et de revenir dans cet appartement , de retrouver sa chambre de petite fille, afin d’être au plus près de sa mère .Elle venait de prendre sa retraite.
Lucia avait travaillé dans l'éducation nationale comme professeur de musique . Elle jouait du piano du violon et de la guitare . Elle avait eu un seul enfant , un fils marié et elle était grand mère d'une jolie Gloria.Ses enfants vivaient dans la banlieue de Florence.Elle avait deux sœurs : Elisa et Antonia mariées mères de famille vivant dans la périphérie de Rome.
La Senora Alba leur voisine était une personne seule. Bien qu’âgée de plus de quatre vingt ans elle avait gardé sa beauté : elle avait été actrice : une starlette bien en vue de la nouvelle vague.Elle avait dilapidé l'argent de ses films et vivait chichement. Cependant il y avait toujours un « Monsieur » « un Comte », »un prince » pour venir une fois par semaine lui tenir compagnie.Lucia aimait bien discuté avec elle.Maria était jalouse de cette amitié.
Alba vivait dans son passé glorieux de paillettes, de souvenirs cinématographiques.Elle se repassait sans cesse les films de sa gloire .
-Personne ne doit sortir sauf pour aller chez le médecin ou acheter à manger , peut être faire un petit tour mais on dit à la télévision qu'il faut respecter cette mesure pour empêcher le virus de circuler !
-Bah ! Dit la vieille dame ! Comment tu veux l' empêcher d'agir ? On a eu la peste brune et les fascistes, la récession, maintenant cette maladie venue de Chine et nous italiens nous sommes toujours en première ligne ! Encore une guerre à mener !
Dans le salon prônent deux grand cadres : l'une avec la photo du père : Julio l'anti fasciste , qui avait combattu les chemises noires , volontaire des brigades internationales parti en Espagne se battre avec les républicains, puis engagé dans la légion étrangère d'Afrique venue libérée en 1943 le Sud de l'Italie et la photo de mariage de Maria et Julio : deux beaux jeunes gens au regard plein d’amour et d'espoir.
-Ils disent que moins il y aura de gens dans les rues et moins on pourra se contaminer !
L'appartement possédait deux larges balcons : l'un donnant sur d'autres balcons et dominant une toute petite cour qui servait de terrain de jeux aux enfants de l'immeuble et un balcon donnant sur la grand rue . Tous les soirs les gens se retrouvaient sur les balcons pour applaudir le personnel des hôpitaux et pour chanter pour eux .
C'était Lucia la prof de musique qui devait préparer ces soirées.Elle communiquait par mail à ses voisins ses propositions de chansons et de musique pour la soirée future. Des voisins la grand rue, l’accompagnaient à l'accordéon à la flute même à l’harmonica. Et ceux de la cour intérieure écoutaient de leurs fenêtres. C'était leur sérénade et aussi le moyen de rester ensemble ,de se parle travers la musique tous les soirs de rompre cette solitude cet isolement qui devait durer !
Un jour deux jours, huit jours passèrent......Confinés à la maison , cette épreuve n'tiat pas facile pur personne. Maria avait des appels de ses autres filles vivant dans des campagnes dans une villa.La vie l'à-bas était bien plus douce : ses petits enfants pouvaient s’oxygéner dans le jardin courir dans la serre et le patio et jouer sur la terrasse...Ils avaient à leur disposition l'espace, l'air , la liberté. Ici les enfants de l'immeuble Roma étaient beaucoup plus mal lotis réduits à déambuler par deux dans un carré de 6 m2 .Le petit voisin Carlo le fils du menuisier toussait beaucoup.Petit asthmatique, il avait eu des déboires de santé. On appela les urgences et le bambin fut conduit à l’hôpital. Aurait- il cette grippe si redoutée ?Don Pepa ,une vieille dame qui vivait du quatrième étage âgée comme Maria de 95 ans avait du rejoindre aussi l’hôpital il y a deux jours car elle présentait de symptômes d 'insuffisance respiratoire.On continuait les concerts le soir à se retrouver sur les balcons à chanter à parler mais le temps était long toutes les journées, sans pouvoir sortir librement se promener, discuter avec les gens se retrouver à la terrasse d 'un café, aller voir un film, participer à une conférence, débattre d'un sujet, acheter un livre, aller chez la coiffeuse , refaire faire ses ongles, plonger à la piscine, faire du cheval , prendre le bus pour aller à la campagne.
Au fil des jours le moral des romains comme celui des italiens alla en déclinant !
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