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La révolution d'octobre  du 25 octobre 1917

 Il y a 105 ans la révolution russe allait bouleverser le pays et le monde entier.

 

En pleine guerre des régiments russes décident d'abandonner le front et de retourner chez eux.

Voici trois ans qu'ils subissent des pertes terribles, de véritables boucheries sous les ordres des officiers tsaristes dan Sun combat qui n'est pas le leur : celui des têtes couronnées d'Europe qui se font la guerre sur le dos des populations sacrifiées sur l'autel des  intérêts impériaux  royaux  et capitalistes  de la Prusse, l'Angleterre, la  Belgique , la France, l' Italie ,  et la Russie 

Contexte 

 La révolution d'Octobre a été largement favorisée par la Première Guerre mondiale. Au moment de l'entrée en guerre, tous les partis politiques avaient été favorables à la participation de la Russie au conflit, à l'exception du Parti ouvrier social-démocrate de Russie. Or, l'armée russe a dû subir des défaites sévères. Les usines ne sont pas assez productives, le réseau ferroviaire et la logistique sont inefficaces.

L'insistance du gouvernement provisoire à poursuivre la Première Guerre mondiale — très impopulaire — a empêché la mise en œuvre de grandes réformes.

Le programme bolchevique, reflété dans leurs slogans 

« la paix, le pain et la terre » et « Tout le pouvoir aux soviets »

 favorise les bolcheviques.

La crise économique, qui a empiré depuis l'été,

la déception due à l'absence de réformes et le soutien du gouvernement

provisoire par la plupart des partis ont favorisé les bolcheviks qui ont lancé

une intense campagne de propagande à Petrograd

Le 25 octobre 1917,  Lénine et Trotski lancent leurs partisans dans un soulèvement armé à Pétrograd contre

le gouvernement provisoire dirigé par Kerenski. Le lendemain, Trotski annonce officiellement la

dissolution du gouvernement provisoire  (sources Wikipédia)

 

La révolution paysanne 

. Pendant cet été 1917, les paysans passent à l’action, et s’emparent des terres des seigneurs, sans plus attendre la réforme agraire promise et constamment retardée par le gouvernement. La paysannerie russe renoue en fait avec sa longue tradition de vastes soulèvements spontanés (le bunt), qui avaient déjà marqué le passé national, ainsi lors des grandes révoltes de Stenka Razineau xviie siècle ou d'Emelian Pougatchov (1774-1775) au temps de Catherine II. Pas toujours violentes, ces occupations massives des terres sont toutefois souvent le théâtre de déchaînements spontanés où les propriétés des maîtres sont brûlées, eux-mêmes maltraités voire assassinés. Cette immense jacquerie, sans doute la plus importante de l’histoire européenne, est globalement victorieuse, et les terres sont partagées, sans que le gouvernement condamne ou ratifie le mouvement.

La désertion  des soldats russes du front 

Apprenant que le « partage noir » est en train de s’accomplir dans leurs villages, les soldats,

largement d’origine paysanne, désertent en masse afin de pouvoir

participer à temps à la redistribution des terres. L’action de la

propagande pacifiste, le découragement après l’échec de

l’ultime offensive de l’été font le reste. Les tranchées

se vident peu à peu.

Ainsi les bolcheviks, qu’on qualifiait encore en juillet d’une « insignifiante poignée de démagogues »

 contrôlent la majorité du pays.

Dès juin 1917 à une séance du Ier congrès des sovietsLénine avait déjà annoncé ouvertement que les bolcheviks étaient prêts à prendre le pouvoir, mais sur le moment ses paroles n’avaient pas été prises au sérieux...

 

L'insurrection

Un Comité militaire révolutionnaire est créé au sein du soviet de Petrograd et dirigé par Trotski, président de ce dernier. Il est composé d’ouvriers armés, de soldats et de marins. Il s’assure le ralliement ou la neutralité de la garnison de la capitale, et prépare méthodiquement la prise d’assaut des points stratégiques de la ville.

Si une poignée de partisans a pu se rendre maître de la capitale face à un gouvernement provisoire que plus personne ne soutient, le soulèvement doit maintenant être ratifié par les masses. Le lendemain, 25 octobre, Trotski annonce officiellement la dissolution du gouvernement provisoire lors de l’ouverture du Congrès pan-russe des soviets des députés ouvriers et paysans 

La division chez les révolutionnaires 

Mais une partie des délégués considéraient que Lénine et les bolcheviks avaient pris le pouvoir illégalement, et une cinquantaine quittèrent la salle.

Les démissionnaires, socialistes révolutionnaires de droite

et mencheviks, créeront dès le lendemain un « Comité de Salut de

la Patrie et de la Révolution ».

Ces défections furent accompagnées

de cette résolution improvisée de Lev Trotski : « Le 2e Congrès

doit constater que le départ des mencheviks et des SR est une tentative

criminelle et sans espoir de briser la représentativité de cette assemblé

e au moment où les masses s’efforcent de défendre la révolution

contre les attaques de la contre-révolution ;

Déjà se profile l'épuration  décidée par Lénine et Trotski de ceux

qui dénoncent la main mise autoritaire  non pas

des soviets  mais de quelques bolcheviks sur  les institutions

et le peuple 

Les mesures révolutionnaires appliquées 

Tout d’abord, Lénine annonce l’abolition de la diplomatie secrète et la proposition à tous les pays belligérants d’entamer des pourparlers « en vue d’une paix équitable et démocratique, immédiate, sans annexion et sans indemnité ».

Ensuite, est promulgué le décret sur la terre : «

-la grande propriété foncière est abolie immédiatement sans aucune indemnité ». Il laisse aux soviets de paysans la liberté d’en faire ce qu’ils désirent, socialisation de la terre ou partage entre les paysans pauvres. Le texte entérine en fait une réalité déjà existante, puisque les paysans se sont déjà emparés des terres pendant l’été 1917. Mais ce faisant, il gagne aux bolcheviks la neutralité bienveillante des campagnes, au moins jusqu’au printemps 1918.

Enfin un nouveau gouvernement, baptisé « conseil des commissaires du peuple » est nommé. D’autres mesures suivront, comme une nouvelle -

-l'abolition de la peine de mort (malgré la réticence de Lénine qui la jugeait dans les cas de guerre de classe indispensable),

-la nationalisation des banques (14 décembre),

-le contrôle ouvrier sur la production,

-la création d’une milice ouvrière,

-la journée des huit heures,

-la souveraineté et l’égalité de tous les peuples de Russie, leur droit à disposer d’eux-mêmes y compris par la séparation politique et la constitution d’un État national indépendant

- l'annulation des engagements russes

sur les emprunts obligataires,

-la suppression de tout privilège

à caractère national ou religieux,

-la séparation de l'Église orthodoxe et de l'État,

-le passage du calendrier julien au calendrier grégorien,

 La réussite d’Octobre acheva

dans l’immédiat certains prémices de la Révolution russe

nés en février, en prenant en 33 heures des mesures

que le gouvernement provisoire n’avait pas prises en

8 mois d’existence

La contre révolution 

À partir du printemps 1918, dans les villes comme les campagnes, les oppositions enflent contre le nouveau régime, qu'elles soient populaires, libérales, socialistes ou monarchistes - tandis que les puissances étrangères commencent à intervenir sur le territoire russe. Les bolcheviks ont eux-mêmes pris les devants en fondant une police politique, la Tcheka, dès décembre 1917, et en dissolvant la Constituante russe dès sa première séance en janvier 1918. Au printemps 1918, après avoir mis hors-la-loi les partis bourgeois et libéraux, ils ont engagé la répression des anarchistes, puis rompu avec les SR de gauche.

La guerre civile 

Après quelques combats sporadiques dès l'automne 1917, le printemps 1918 est marqué par la constitution d'une première armée blanche dans la région du Don, En réalité, c'est véritablement à partir de l'été 1918 que s'engage la guerre civile russe, dont l'issue permet la survie du nouveau régime, mais à un prix très lourd.

Le communisme de guerre 

Pour faire face aux problèmes posés par la guerre civile et l'offensive militaire de pays étrangers (AllemagneAngleterreFranceJaponÉtats-Unis), et afin d'assurer l'approvisionnement des villes et de l'armée, Lénine décrète le « communisme de guerre », dont les mesures essentielles sont :

-Le logements des classes aisées sont collectivisés : les appartements collectifs entrent ainsi dans la vie des Russes.

-Alors que la monnaie s'effondre et que le pays vit à l'heure du troc et des salaires versés en nature, le régime instaure la gratuité des logements, des transports, de l'eau, de l'électricité et des services publics, tous pris en main par le Parti-État.

-Certains bolcheviks rêvent même dès lors d'abolir l'argent, ou du moins de limiter drastiquement son usage

. D'abord improvisé sous le feu des circonstances, le « communisme de guerre » (terme créé a posteriori, apparu après la fin de la guerre civile) paraît alors un moyen de faire passer directement la Russie au socialisme.

- dirigisme sur l'économie et sur les ouvriers.

- discipline de fer dans les usines ou à faire réapparaître des pratiques honnies comme le salaire aux pièces, le livret de travail, le lock-out, le retrait des cartes de ravitaillement,

-l'arrestation et  déportation des meneurs de grèves. Des centaines de grévistes sont même fusillés. Les syndicats sont épurés, bolchevisés et transformés en courroie de transmission,

-les coopératives absorbées,

-les soviets transformés en coquilles vides.

En 1920, Trotski suscite une vaste controverse en proposant la « militarisation » du travail. Dans les campagnes,.

- détachements armés procèdent violemment aux réquisitions forcées de céréales pour nourrir les villes ainsi que l'Armée rouge.

-alphabétisation, éducation

-propagande à destination des soldats et des masses populaires.

-effervescence artistique et met les créateurs des avant-gardes au service de la révolution par une vaste production d'œuvres et d'affiches qui aident le ralliement des masses aux bolcheviks.

 

Conséquences sociales et politiques 

Cette politique sauve le régime, mais contribue à l'énorme mécontentement populaire et à l'effondrement radical de la production, de la monnaie et du niveau de vie. L'économie est ruinée, le réseau de transports disloqué. Le marché noir et le troc fleurissent.

L'inégalité institutionnelle du rationnement au profit

des soldats et des bureaucrates suscite les

récriminations populaires.

Les villes se dépeuplent, beaucoup d'ouvriers et de

citadins affamés.

 Des révoltes au cours de l'année 1920

​​​​​​​vont s'organiser toutes matées dans le sang par les

bolchevicks. (anarchistes et mencheviks ) vont être

assassinés

Mais devant l'impasse du « communisme de guerre » et l'effondrement de l'économie, Lénine décide un retour limité et provisoire au capitalisme de marché : la Nouvelle politique économique (NEP) est adoptée au cours du même congrès. Cette libéralisation économique, qui ne se double d'aucune libéralisation politique, va permettre de redresser l'économie. 

Tag(s) : #la révolution russe, #Histoire
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