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Chapitre 12

Deux moines et un innocent

La neige venait de tomber drue. Impossible pour les deux policiers Jeanret et Baudry de retourner à Montbrison. Quelque chose intriguait  Jeanret : la joie des villageois cette nuit de noël , le sourire de Margot. 

Le lieutenant Jeanret  prit pension avec son coéquipier Baudry  chez Robert, l'aubergiste.

Les deux policiers se  concertèrent  :

-Quelque chose ne va pas ! Expliqua Jeanret.

-Et quoi donc ?

-Je ne sais pas ! Une intuition ! Ces moines , étaient -ils tous deux de vrais moines ?

-Vous voulez dire que l'un d'eux aurait pu ..

-Etre Simon Monteban ! Oui je pense à cela !

-Quel camouflet ce serait pour nous, la police `Venir nous narguer sous nos yeux !

-Si le village s'est moqué de nous ,nous leur ferons  payer très cher cet affront ! 

-Mais vous n'avez pas de preuve ?

-Non !

-Pourquoi n'avoir pas réagi quand il était temps ?

-Je n'ai compris qu'après . Je n'ai su que le lendemain de leur départ, que l'un deux avait passé la journée de Noël chez Margot !

 Nous  avons passé la nuit à  l'extérieur , en poste de garde, puis nous sommes rentrés  à l'auberge à l'aurore, dormir . Nous n'avons pas vu le lendemain le moine se rendre chez Margot et y  passer la journée  .Pourquoi un des moines, le 25 décembre  est -il retourné chez elle ? La veille, il l'avait  raccompagnée  après la veillée  avec ses enfants .  Pour une femme dont le mari est isolé  dans les Hautes  Chaumes  sans nourriture ni feu elle semblait  bien détendue et  bien joyeuse ! Etrange ? Quand les moines sont partis, elle et ses marmots , leur ont fait de grands signes amicaux !

-Vous voulez dire, Monsieur que ce moine en question serait Simon Monteban ?

-Exactement !

-Alors le village entier est complice , et le curé aussi !

-Allons le confondre. 

-On dit qu'il se remet de sa grippe .

- C'est ce que nous allons voir !  Ensuite nous nous rendrons au monastère de ces dits moines car je pense que notre » proscrit «  a du y  trouver refuge  !

Ils interrogèrent le père Raymond qui leur assura connaître ses deux moines depuis fort longtemps ..Il donna leur noms.

-L'un d'entre eux aurait -il pu dissimuler son identité ?

-Impossible  ! Ils ont dit la messe ensemble et fait les sermons .Croyez -vous que quiconque peut connaitre l' enseignement religieux sans l' avoir étudié et être capable de servir la messe ? Croyez -vous que tout le monde parle latin ? J'ai préparé avec eux la messe  ! Mais pourquoi autant de questions sur les moines ? Quelqu'un sait - il plaint de l'un d'entre eux ?

-Non !

-Et vous même qu'avez vous pensé de leur ministère : la messe de minuit, celle du 25 décembre, la crèche ? Questionna à son tourne prêtre.

-Nous étions de garde et nous n'avons pu assister à aucune de ces manifestations !

-Oui à  attendre un homme qui n'est pas venu ?

-Nous pensons qu'il est venu ?

-Je devine  ! Vous pensez qu'il s'est dissimulé sous les habits d'un de ces moines ?

Jeanret ne lui répondit pas mais enchaina :

-A quel monastère appartiennent vos moines ?

-Au monastère de ChampDieu !

Les policiers prirent congé du père sans plus rien lui demander.

-Il n'y a rien à retirer de ce curé ! Maugréa Jeanret ! Tous complices dans ce village !

-Croyez vous vraiment à votre thèse  ? Questionna Baudry incrédule . Le père Raymond est formel, ces deux moines  sont réellement des religieux ! Attention que votre obsession et votre acharnement à vouloir arrêter coûte que coûte Monteban ,ne vous joue pas de vilains  tours et ne vous fasse pas voir le fugitif partout !

-Merci pour ces encouragement ! Ragea Jeanret 

-Désolé Monsieur je ne voulais pas vous...

-Suffit ! Bonsoir !

Baudry quitta Jeanret tout à ses pensées.

Le père Raymond , la veille de Noel était malade et avait une forte fièvre.Un bandeau sur les yeux il avait été incapable de voir les deux moines.. Il ne se souvenait pas de grand chose . Par fierté ,mais aussi pour se protéger des critiques de sa hiérarchie , qui lui reprocherait à coup sur de ne pas avoir participé à l'élaboration de la célébration de Noël, il dit qu'il était malade certes mais lucide et avait participé de très près à la préparation de la messe . Personne ,ni même le docteur qui était resté auprès de lui, ne viendrait le contredire .

Jeanret attendit des jours meilleurs .Il se rendit au monastère , accompagné de Baudry et de deux autres policiers.

Il demanda à voir le supérieur.Il s'entretint avec lui. Il voulait parler aux deux moines venus à Chalmazel la veille de noël .

-Je dois leur demander s'il n'ont pas rencontré un fugitif . Expliqua Jeanret.

On alla chercher les deux frères qui ne changèrent pas leur version . Le policier les dévisageait : il n'y avait pas de Simon Monteban  en face de lui. Les deux religieux évoquèrent le préparatifs ,le père Raymond malade, la messe, la fête, la bénédiction le lendemain , leur départ. Non  ils n'avaient pas vu le fuyard du Haut Forez.

Jeanret demanda à inspecter le monastère.Le père supérieur s'y opposa :

-Vous n 'avez pas le droit sans ordre écrit de votre ministère et sans l'approbation de l’évêque ! 

-Je cherche un fugitif un criminel accusé de trois meurtres vous ne m'empêcherez de l’arrêter !

Jeanret ne put aller plus loin. Le père supérieur appela à l'aide et douze moines d'une stature d'athlète repoussèrent les policiers hors des murs du cloitre.

-Nous allons revenir  ! Hurla Jeanret. 

Il envoya un policier à Montbrison  avec un billet demandant expressément de lui envoyer des renforts . Baudry , et le troisième policer se postèrent aux deux portes du monastère pour contrôler les allées et venues du monastère .Lui Jeanret se posterait là où l'on ne l'y attendrait pas : à la sortie du souterrain  dont il connaissait l'existence ..

A l'intérieur des murs ,  il y eut  une certaine effervescente .Des moines couraient..Quelques secondes après  un homme sortit d'une cellule   revêtu des vêtements de paysans et se mit à suivre deux moines.Ils longèrent un couloir, descendirent jusqu'à une cave poussèrent une porte et s'engouffrèrent dans un souterrain.Ils étaient arrivés à son extrémité et s’apprêtaient à sortir lorsqu'ils entendirent des chiens aboyer et la voix de Jeanret.

Ils firent demi tour .Les religieux indiquèrent un autre passage plus difficile d'accès .Ils  s'éclairèrent  de leur torche .Au bout d'une  demi heure,  ils distinguèrent la lumière pâle du jour  qui les guida jusqu' à la sortie .Ils poussèrent les blocs de pierres qui entravaient le passage, et se retrouvèrent  à l'extérieur.

Les  hommes se séparèrent : l'homme en paysan s'enfuit dans la campagne..tandis que les deux moines retournaient dans le souterrain. .

Le lendemain  à une demi heure d'intervalles deux messagers arrivèrent,  porteurs de missives urgentes pour Jeanret  : le coursier  de Chalmazel lui remit un pli et repartit.

" on avait trouvé le corps sans vie à moitié dévoré de Simon Monteban. Sa  présence était attendue incessamment !"

Jeanret parcourut la lettre , puis dit à Baudry : 

-C'est sans importance !

Puis arriva le coursier de Montbrison : c'était  l'autorisation de fouiller le monastère.

Il se fit ouvrir les portes arborant haut et fort l'autorisation  ! Il ne trouva rien  mais sa brutalité et son maque de respect pour les lieux choquèrent le père supérieur et les moines. 

 

Tag(s) : #chapitre 12 deux moines et un innocent, #Roman les hautes chaumes
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