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Marguerite de France 

dite la « reine Margot » ( épouse de Henri IV de Navarre )

un destin exceptionnel et passionnant 

Marguerite de France ou Marguerite de Valois, surnommée Margot est une princesse de la branche de Valois-Angoulême de la dynastie capétienne, née le   14 mai 1553 et morte le  27 mars 1615. Elle était fille du roi Henri  et de Catherine de Médicis et la sœur des rois François Charles  et Henri . Par son mariage avec le roi Henri de Navarre, elle devient reine de Navarre en 1572, puis reine de France en 1589 lorsque son époux accède au trône de France sous le titre de Henri . Sur la demande de ce dernier et avec l'accord du Pape, elle se démarie en 1599 pour cause d'infertilité.

Son mariage, qui devait célébrer la réconciliation des catholiques et des protestants en 1572, fut terni par le massacre de la Saint-Barthélemy et la reprise des troubles religieux qui suivirent. Dans le conflit qui opposa le roi Henri  aux Malcontents '(les opposants au roi ), elle prit parti pour François d'Alençon, son frère cadet. Sa participation à la conjuration des Malcontents lui valut la rancune profonde de son frère Henri .

En tant qu'épouse du roi de Navarre, elle essaya de jouer un rôle pacificateur et modéré dans les relations difficiles entre son mari et la monarchie. Ballottée entre les deux cours,( Navarre et Paris ), elle s'efforça de mener une vie conjugale heureuse mais la stérilité de son couple et les tensions politiques propres aux guerres de religion eurent raison de son mariage.

Malmenée par un frère ombrageux, rejetée par un mari léger et opportuniste, elle choisit en 1585 la voie de l'opposition. Elle prit le parti de la Ligue et fut contrainte de vivre en Auvergne dans le Haut Forez à Usson  dans un exil qui dura vingt ans. 

Femme de lettres reconnue, esprit éclairé, mécène généreuse, elle joua un rôle important dans la vie culturelle de la cour, en particulier après son retour d'exil en 1605. Elle fut un vecteur de la pensée néoplatonicienne qui prône notamment la suprématie de l'amour platonique sur l'amour physique. Au  XIX siècle son existence a donné naissance au mythe de la « Reine Margot », d'après le surnom popularisé par Alexandre Dumas dans son roman du même nom.

En excluant les branches illégitimes, comme la famille d'Orléans-Longueville ou encore les descendants d'Henri de Saint-Rémi, elle est la dernière représentante de la maison de Valois.

1) enfance et jeunesse 

Née au château de Saint-Germain-en-Laye, elle est le septième enfant de Henri II et de Catherine de Médicis. Elle est baptisée dans la religion catholique et a comme marraine sa tante paternelle, Marguerite de France, fille de France, future duchesse de Savoie (d'où le choix de son prénom) et comme parrain le prince de Ferrare Alphonse II d'Este. Trois de ses frères sont devenus rois de France : François IICharles  et Henri III. L'une de ses sœurs, Élisabeth de France, fut la troisième épouse du roi Philippe II d'Espagne ; l'autre, Claude de France, fut mariée au duc Charles III de Lorraine. 
 

Elle ne connaît pas beaucoup son père, mortellement blessé lors d'un tournoi en 1559. Avec sa mère, elle entretient des rapports froids et distants, éprouvant pour elle un mélange d’admiration et de crainte. Elle est principalement élevée avec ses frères Alexandre, duc d'Anjou (le futur Henri III), et le dernier-né Hercule (ensuite renommé François), duc d'Alençon, puisque ses sœurs partent également en 1559 se marier à l’étranger. Lorsque Charles IX monte sur le trône à la mort de François II en 1560, elle vit à la cour de France au côté de ses deux frères aînés, ainsi que du jeune Henri de Navarre (fils et héritier de la reine de ce pays, Jeanne III Elle est présente aux États généraux de 1560 au côté de Renée de France, duchesse de Ferrare, fille du roi Louis XII. Elle accompagne également le roi durant son grand tour de France de 1564 à 1566. C'est à cette occasion que Catherine de Médicis fait organiser de petits spectacles mettant en scène ses enfants, notamment une bergerie de Ronsard dans laquelle Henri, alors duc d'Orléans tient le rôle d'Orléantin, François, duc d'Alençon celui d'Angelot et Marguerite celui de Margot, si bien que Charles  prend l'habitude d'appeler sa sœur Margot.

2) La jeune femme séduisante et amante

Le duc de Guise est le premier d’une longue série d'amants prêtés à Marguerite. La princesse a reçu une éducation raffinée et possède toutes les qualités pour briller à la cour, à commencer par son éclatante beauté (« S’il y en eust jamais une au monde parfaicte en beauté, c’est la royne de Navarre », écrira Brantôme).

Toutefois, il est difficile de faire la part de vérité et de la rumeur parmi les liaisons qu’on lui prête. Comme pour les autres membres de sa famille (notamment sa mère et son frère Henri), les ragots circulant sur son compte pendant cette période troublée ont été particulièrement nombreux. Parmi ces prétendues aventures, certaines, telles les relations incestueuses avec ses frères, sont sans fondement, d'autres simplement platoniques.

3) La mariée

L' union avec le jeune chef du parti protestant, le jeune futur roi Henri de Navarre. Est acté.Héritier présomptif de la couronne de France après les fils de France — mais la perspective d'une accession au trône de France est alors très lointaine —, Henri est aussi l’héritier de vastes possessions dans le Sud-Ouest. Cette union a surtout pour objectif la réconciliation entre catholiques et protestants à la suite de la troisième guerre de religion

 

Des négociations s'engagent entre Catherine de Médicis et la mère d'Henri, la

très huguenote reine de Navarre Jeanne d'Albret. Les discussions sont longues et difficiles. Jeanne d’Albret se méfie de la reine mère de France, et exige au préalable la conversion de Marguerite au protestantisme. Mais elle doit céder face à l’entêtement de la princesse à conserver sa religion et finit, sous la pression du parti protestant, par donner son consentement, non sans avoir obtenu pour sa future belle-fille une dot considérable. Elle meurt peu après, Henri devenant roi de Navarre sous le nom d'Henri III. Quant à Marguerite, c'est non sans réticences qu'elle consent à épouser le souverain hérétique d’un résidu de royaume.

Sans attendre la dispense pontificale requise en raison de la différence de religion et du cousinage des futurs époux — tous deux sont les arrière-petits-enfants de Charles d’Angoulême —, l’« union exécrable » — selon les termes du général des jésuites — est célébrée le . Le déroulement des noces a été réglé de façon à satisfaire les protestants, venus nombreux assister au mariage de leur chef : la bénédiction nuptiale a lieu devant le parvis de Notre-Dame de Paris, leur évitant ainsi d’assister à la messe ; et elle est donnée par le cardinal de Bourbon en qualité d’oncle d’Henri et non de prêtre. Les noces sont suivies de trois jours de fêtes somptueuses

L’entente entre catholiques et réformés dure peu. Quelques jours seulement après les noces a lieu l’attentat manqué contre l’amiral de Coligny, l’un des chefs du parti huguenot qui s'efforce d'entraîner la France dans une guerre contre l'Espagne. Le surlendemain, , jour de la Saint-Barthélemy, les protestants sont massacrés jusqu'à l'intérieur du Louvre — un gentilhomme gravement blessé trouve même refuge dans la chambre de Marguerite. La proximité du massacre a valu au mariage le surnom de « noces vermeilles ». Il n’est alors plus question de conciliation et la dissolution du mariage pourrait être prononcée, mais Marguerite choisit de faire preuve de loyauté envers son mari et refuse l'offre que sa mère lui aurait faite de la démarier.

 

4)L'intrigante favorable à la paix entre protestants et catholiques

E1574, alors que Charles  se meurt, ceux qu'on surnomme désormais les Malcontents, alliés aux protestants, mettent en œuvre plusieurs complots, le plus célèbre étant la conjuration des Malcontents, pour s’emparer du pouvoir. Par inclination pour ses deux frères aînés Charles et Henri, Marguerite dénonce dans un premier temps cette fronde dans laquelle son mari est partie prenante, mais elle finit par changer d'alliance dans l'espoir peut-être d'améliorer la situation inconfortable où l'avait mise la Saint-Barthélemy. Depuis le massacre, elle était tenue en suspicion à la fois par son mari et par la couronne. L'avènement de François au trône aurait pu lui permettre de retrouver la confiance des deux camps

Mais la conspiration est déjouée, les chefs du complot sont arrêtés et décapités, malgré la demande de leur grâce par le duc d'Alençon et Marguerite auprès de Charles . L'un est Joseph Boniface de La Môle, prétendu amant de Marguerite — et héros du roman La Reine Margot d'Alexandre Dumas – l'autre est Annibal de Coconas. Après l’échec de la conjuration, François de France et Henri III de Navarre

sont retenus prisonniers au château de Vincennes. Marguerite de France rédige une plaidoirie, le Mémoire justificatif pour Henri de Bourbon pour qu’il se défende devant le roi.

À l'avènement d'Henri , ils sont laissés en liberté sous surveillance à la cour, mais le nouveau roi ne pardonne pas à sa sœur de l'avoir trahi.

Les rapports du couple royal navarrais se détériorent, Marguerite n'arrive toujours pas à être enceinte – car, s'il n'a jamais été question d'amour entre les époux, Henri III de Navarre continue à remplir assidument son devoir conjugal. Mais il a de nombreuses maîtresses et trompe ouvertement Marguerite avec la belle Charlotte de Sauve. Dame de compagnie de Catherine de Médicis, celle-ci provoque également une brouille entre le duc d'Alençon et le roi de Navarre, tous deux ses amants, que Marguerite s’employait à allier. Cet épisode relativise l’image d’un couple multipliant certes les infidélités mais à l’alliance politique solide. En réalité, Henri ne se rapproche de sa femme que lorsque cela sert ses intérêts, mais n’hésite pas à la délaisser dans le cas contraire. De son côté, Marguerite aurait peut-être profité de l'absence de jalousie de son époux pour prendre un amant en la personne du fameux Bussy d'Amboise.

Le duc d'Alençon et le roi de Navarre parviennent finalement à s'enfuir, l'un en  et l'autre en . Henri n’avertit même pas sa femme de son départ. Marguerite se retrouve recluse au Louvre, des gardes aux portes de sa chambre, car Henri III de France la tient pour complice. Mais le duc d'Alençon, qui s’est allié aux huguenots, a pris les armes et refuse de négocier tant que sa sœur sera captive. Elle est donc libérée et assiste avec sa mère aux pourparlers de paix. Ils aboutissent à un texte extrêmement avantageux pour les protestants et pour le duc d'Alençon, qui devient duc d'Anjou

5)Prisonnière dans sa propre famille, parmi les siens 

Henri III de Navarre, qui s'est à nouveau converti à la réforme, cherche à obtenir que Marguerite le rejoigne dans son royaume de Navarre. Durant ce conflit, ils se sont réconciliés au point qu'elle lui rapporte fidèlement ce qu’elle apprend à la cour. Mais Catherine de Médicis et Henri III de France refusent dans un premier temps de la laisser partir, Marguerite étant susceptible de devenir un otage aux mains des huguenots ou de renforcer l’alliance entre le roi de Navarre et le nouveau duc d'Anjou. Catherine est alors persuadée qu'Henri III de Navarre est « récupérable » pour le parti catholique et utilise sa fille comme un appât pour l'attirer à Paris.

6)La liberté recouvrée la ramène en Navarre 

 La situation est telle qu’en 1578 François demande à s’absenter. Mais Henri  y voit la preuve de sa participation à un complot : il le fait arrêter en pleine nuit et le consigne dans sa chambre, où Marguerite le rejoint. Quant à Bussy, il est conduit à la Bastille.

sont retenus prisonniers au château de Vincennes. Marguerite de France rédige une plaidoirie, le Mémoire justificatif pour Henri de Bourbon pour qu’il se défende devant le roi.

À l'avènement d'Henri , ils sont laissés en liberté sous surveillance à la cour, mais le nouveau roi ne pardonne pas à sa sœur de l'avoir trahi.

Les rapports du couple royal navarrais se détériorent, Marguerite n'arrive toujours pas à être enceinte – car, s'il n'a jamais été question d'amour entre les époux, Henri III de Navarre continue à remplir assidument son devoir conjugal. Mais il a de nombreuses maîtresses et trompe ouvertement Marguerite avec la belle Charlotte de Sauve. Dame de compagnie de Catherine de Médicis, celle-ci provoque également une brouille entre le duc d'Alençon et le roi de Navarre, tous deux ses amants, que Marguerite s’employait à allier. Cet épisode relativise l’image d’un couple multipliant certes les infidélités mais à l’alliance politique solide. En réalité, Henri ne se rapproche de sa femme que lorsque cela sert ses intérêts, mais n’hésite pas à la délaisser dans le cas contraire. De son côté, Marguerite aurait peut-être profité de l'absence de jalousie de son époux pour prendre un amant en la personne du fameux Bussy d'Amboise.

Le duc d'Alençon et le roi de Navarre parviennent finalement à s'enfuir, l'un en  et l'autre en . Henri n’avertit même pas sa femme de son départ. Marguerite se retrouve recluse au Louvre, des gardes aux portes de sa chambre, car Henri III de France la tient pour complice. Mais le duc d'Alençon, qui s’est allié aux huguenots, a pris les armes et refuse de négocier tant que sa sœur sera captive. Elle est donc libérée et assiste avec sa mère aux pourparlers de paix. Ils aboutissent à un texte extrêmement avantageux pour les protestants et pour le duc d'Alençon, qui devient duc d'Anjou.

 

      1. 7)la reine mécène

Pour son retour en grande pompe, Marguerite est accompagnée de sa mère et de son chancelier, un humaniste, magistrat et poète de renom, Guy Du Faur de Pibrac. Ce voyage est l'occasion d’entrées fastueuses dans les villes traversées, façon de resserrer des liens distendus avec la famille régnante. Au terme de leur voyage, elles retrouvent enfin Navarre (qui a mis peu d'empressement à venir à leur rencontre). Catherine et son gendre s’accordent sur les modalités d’exécution du dernier édit de pacification — c’est l’objet de la conférence de Nérac en 1579 — puis la reine mère regagne Paris.

Le château de Nérac

 

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Après son départ, les époux séjournent brièvement à Pau où Marguerite souffre de l’interdiction du culte catholique. Ils s'installent ensuite à Nérac, capitale de l’Albret (qui fait partie du royaume de France et où ne s'applique donc pas la réglementation religieuse intolérante en vigueur au Béarn).

Elle va s'employer à créer une cour raffinée. « La reine de Navarre eut bientôt dérouillé les esprits et verrouillé les armes », écrit Agrippa d'Aubigné. Il se forme en effet autour de Marguerite une véritable académie littéraire. Outre Agrippa, compagnon d'arme de Navarre, et Pibrac, le poète Saluste Du Bartas ou encore Montaignefréquentent la cour. Marguerite eut d'ailleurs de nombreux échanges avec l’auteur des Essai

La cour de Nérac devient surtout célèbre pour les aventures amoureuses qui s’y seraient multipliées, au point d’avoir inspiré Shakespeare pour sa pièce Peines d'amour perdues. « L’aise y amena les vices, comme la chaleur les serpents », dénonce Agrippa. « La cour y fut un temps douce et plaisante ; car on n’y parlait que d’amour, et des plaisirs et passe-temps qui en dépendent », se félicite en revanche Sully. On prête à Marguerite une liaison avec l’un des plus illustres compagnons de son mari, le vicomte de Turenne. Henri de Navarre s'emploie de son côté à conquérir l'ensemble des filles d'honneur qui ont accompagné son épouse

8)le retour à Paris et la disgrâce

Elle est accueillie froidement et y mène une vie dispendieuse et scandaleuse avec son amant Champvallon dont elle serait tombée enceinte.

Finalement, en 1583, le roi chasse sa sœur de la cour, mesure sans précédent qui fait grand bruit en Europe, d’autant plus que le départ de Marguerite s’accompagne d’humiliations : Henri , croisant le cortège de sa sœur, l’ignore ; puis, il fait fouiller sa litière — en quête de preuves, notamment à propos d’un éventuel avortement — puis, n'ayant rien trouvé, il fait arrêter certains de ses serviteurs qu’il interroge lui-même.

De plus, averti des rumeurs, Navarre refuse de recevoir sa femme. Il réclame à un Henri  embarrassé, des explications, puis des compensations. Marguerite reste pendant huit mois dans l’incertitude, entre la cour de France et celle de Navarre, attendant que les négociations aboutissent. Les bellicistes protestants trouvent là le casus belli qu’ils attendaient et Navarre en profite pour s'emparer de Mont-de-Marsan, qu’Henri III accepte de lui céder pour clore l’incident.

Huit mois après son départ, Marguerite peut enfin retrouver son mari, qui ne s’est pas pressé pour la rejoindre et lui témoigne peu d’intérêt, passionné qu’il est par sa maîtresse du moment, Corisande. Aux malheurs de Marguerite s’ajoute encore la nouvelle de la mort de François d’Alençon, en juin 1584, ce qui lui fait perdre son plus sûr allié.

9) Une cheffe de la ligue catholique contre le roi de France Henri III

En 1585, alors que la guerre reprend, Marguerite, rejetée par sa famille comme par son mari, rallie la Ligue, qui rassemble aussi bien les catholiques intransigeants que toutes les personnes hostiles à la politique d'Henri . Elle prend possession d’Agen, ville faisant partie de sa dot et dont elle est la comtesse, et en fait renforcer les fortifications. Recrutant des troupes, elle les lance à l’assaut des cités alentour. Mais, las des exigences de Marguerite, les Agenais se révoltent et s’entendent avec le lieutenant du roi. À l'arrivée des troupes royales, Marguerite doit fuir précipitamment. 

Marguerite s’installe alors au château de Carlat, dont elle est propriétaire. Elle y tombe malade. Le gouverneur de la forteresse entre en conflit avec son amant de l'époque , Gabriel d'Aubiac dit le Bel Athis, qu'elle a nommé capitaine de ses gardes et qui sera par la suite pendu par ordre du roi à Aigueperse8. Elle repart au bout d'un an. On ne connaît pas les raisons exactes mais l'approche des troupes royales semble être la plus probable.

Elle veut trouver refuge un peu plus au nord de l'Auvergne, au château d’Ibois, qui lui a été proposé par sa mère. Mais elle s’y retrouve assiégée par les troupes royales qui s’emparent de la forteresse. Elle doit alors attendre près d’un mois que l’on statue sur son sort. Son amant Aubiac est pendu.

10) L'exil dans le Haut Forez à Usson 

Henri III décide finalement de l'assigner à résidence dans le château d'Usson, au cœur de l'Auvergne, lequel avait servi de prison sous Louis . « Plus je vais en avant, plus je ressens et reconnais l’ignominie que cette misérable nous fait. Le mieux que Dieu fera pour elle et pour nous, c’est de la prendre », écrit-il même. Sa mère n’étant pas mieux disposée (d’autant qu’elle envisage de remarier Navarre à sa petite-fille préférée, Christine de Lorraine), il n’est pas étonnant que Marguerite craigne alors pour sa vie.

À partir de 1586, Marguerite est donc retenue prisonnière « parmy les déserts, rochers et montagnes d’Auvergne » (Brantôme). Elle parvient néanmoins rapidement à adoucir sa détention en achetant son gardien. Marguerite prend le commandement de la forteresse et de cette haute vallée de l'Allier, mais elle n’en souffre pas moins du manque de revenus et de l’isolement et doit mener une vie spartiate mais relativement libre à l'abri des agressions extérieures.

Pour s’occuper, elle entreprend la rédaction de ses Mémoires, qu’elle dédie à Pierre de Bourdeille dit Brantôme. Elle lit beaucoup (notamment des ouvrages religieux) et reçoit la visite d’écrivains, à commencer par le fidèle Brantôme, mais aussi Honoré d'Urfé, qui s’inspira sans doute de Marguerite pour créer le personnage de Galathée dans L’Astré. Elle y rencontre aussi des architectes, des historiens des religeiux, des nobles locaux …
 

11)La reine démariée

L'année 1589 débute le  avec la mort de la reine mère, Catherine de Médicis, puis, le  août, survient l'assassinat de son frère, le roi Henri . Son époux, le roi Henri III de Navarre, devient roi de France sous le nom d'Henri . Marguerite reprend contact avec lui pour tenter de redresser sa situation financière. Bien qu'à son nom s'attache un lourd parfum d'intrigues et de scandales et que sa stérilité soit avérée, elle sait que le nouveau roi a besoin d'un fils légitime pour consolider son pouvoir. Pour cela il a besoin de l’appui de son épouse car il souhaite se remarier et avoir enfin cette descendance légitime qu'il espère.

Les négociations commencent en 1593, après le retour de la paix et son retour au catholicisme. Pour appuyer la non-validité du mariage auprès du pape, le roi et son épouse mettent en avant la stérilité de leur couple, sa consanguinité, et les vices de forme du mariage11. Pendant les pourparlers, la situation financière de la reine s’améliore, mais Henri songe à épouser sa maîtresse, Gabrielle d'Estrées, mère de son fils, César. Marguerite refuse de cautionner un remariage déshonorant et lourd de risques politiques avec cette « bagasse » (« femme de mauvaise vie » selon le Littré). Elle exige que la future épouse soit « une princesse de sa qualité », ce qui bloque les négociations, mais après la mort providentielle de Gabrielle dans la nuit du  au , elle revient sur son exigence pour des motifs de conscience, en échange de fortes compensations financières et du droit de conserver l'usage de son titre royal. Clément VIII prononce la bulle d'annulation . Henri  épouse un an après Marie de Médicis qui, neuf mois plus tard, lui donne un fils.
 

12)Le retour à Paris et son retour en grâce 

En 1605, après dix-neuf années de présence à Usson, Marguerite fait son retour dans la capitale. Elle a peu changé — tout au moins en ce qui concerne ses goûts ; quant au physique, alors qu'elle a été belle en sa jeunesse13, hors qu'elle avait les joues un peu pendantes et le visage un peu trop long, elle est devenue « horriblement grosse » à en croire Tallemant des Réaux. Elle est aussi désormais très dévote et Vincent de Paul est un temps son aumônier.

Hôtel de la reine Marguerite (plan Merian, vers 1615)

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Marguerite s'installe d'abord dans l'hôtel de Sens, mis par le grand aumônier Renaud de Beaune à sa disposition. Riche des dédommagements qui lui permettent désormais de tenir son rang, elle se fait bâtir sur la rive gauche de la Seine un vaste et somptueux hôtel, surnommé l'« hôtel de la Reine », qui devient le nouveau rendez-vous des écrivains et des artistes[réf. nécessaire]. Situé en face du palais du Louvre, rive gauche, sur la partie nord du Pré-aux-Clercs, un vaste terrain appartenant à l'Université que celle-ci lui a en partie cédé, la construction s'étend de 1606 à 1615 et demeurera inachevée. La façade de l'hôtel fait l'angle avec la Seine, le port de Nesle, et donne sur la partie basse de la rue de Seine. Ses jardins, sont immenses,et beaux.

Par son amour des lettres, par les réceptions qu’elle donne (notamment des ballets), par les poètes et philosophes dont la reine Margot s’entoure — Marie de GournayPhilippe DesportesFrançois MaynardÉtienne PasquierMathurin RégnierThéophile de Viau... —, son hôtel devient un haut lieu de la vie parisienne intellectuelle, politique et aristocratique

Finalement, Marguerite gagne son procès et récupère l'Auvergne. Mais ne retenant que l'usufruit elle fait don par testament de la province au Dauphin, le futur Louis . Sa victoire en justice marque aussi la défaite définitive d'Henriette d'Entragues qui contestait la légitimité de la reine Marie de Médicis, faisant de cette dernière une solide alliée. Désormais, elle pouvait mener librement la vie fantasque qui lui plaisait en compagnie de nombreux jeunes favoris, sans que personne puisse trouver à redire contre cette grande et généreuse dame qui savait perpétuer le souvenir de la brillante cour des Valois

« Unique héritière de la race des Valois », comme elle s’intitule, Marguerite a réalisé, en ses dernières années, la transition, non seulement entre sa dynastie et celle des Bourbons, mais aussi entre l’esprit de la Renaissance et celui du Grand Siècle. Elle est d’autant plus apte à jouer ce rôle de trait d’union entre deux époques qu’elle sut entretenir d’excellentes relations avec la reine puis régente Marie de Médicis, qu’elle conseille à l’occasion, et avec le dauphin, futur Louis XIII, dont elle a fait son héritier.

En 1608, lors de la naissance du prince Gaston de France, duc d'Anjou et futur duc d'Orléans, troisième fils d'Henri IV et de Marie de Médicis, elle est choisie par le roi lui-même pour être la marraine du nouveau-né. Elle lui donne d'ailleurs ce prénom de Gaston, en hommage au comte Gaston IV de Foix-Béarn, ascendant du jeune prince.

 

 

13) La mort d'une reine

Marguerite meurt le 27 mars 1615 , cinq ans après l'assassinat d'Henri IV.

Après la mort de Marguerite en 1615, ses comptes font apparaître d'importantes dettes. Son testament prévoit entre autres la donation d'une partie du jardin à des moines de l'ordre des Augustin

Son 'hôtel et son domaine sont vendus par le biais de cinq financiers

La chapelle est en quelque sorte tout ce qui reste du palais originel de la reine, et fait partie aujourd'hui de l'École nationale supérieure des beaux-arts
 

14) Hommage

Ses contemporains reconnaissaient que de tous les enfants de Catherine de Médicis, elle était la seule à posséder à la fois beauté (elle fut surnommée « la perle des Valois »), santé, intelligence et énergie. Remarquable latiniste, elle était très cultivée et savait briller en société comme dans le salon littéraire de la Maréchale de Retz.

sources

Correspondance, 1569-1614, édition critique par Éliane Viennot, Paris, Honoré Champion, 1998, [compte rendu en ligne [archive]].

  • Mémoires et autres écrits, 1574-1614, édition critique par Éliane Viennot, Paris, Honoré Champion, 1999.

  • Mémoires et discours, édition établie, présentée et annotée par Éliane Viennot, Saint-Étienne, Presses universitaires 

  • Wikipédia

  • Histoire de France


 


 

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