A Maria, la jeune résistante grecque
Mont Olympe 1940-1946-1949
Maria tu avais dix huit ans,
Tu vivais dans un petit village
Jeune fille aînée de sept enfants
Couturière, jeune fille sage,
Rien ne te prédisposait à devenir une héroïne
Rien dans ton histoire dans ton sourire sublime
Ne laissait croire que ta destinée
Allait faire de toi , jeune Maria,
L'image emblématique
De la Liberté,
De la Grèce qui résiste !
Ton pays était envahi par les fascistes d'Italie
Puis vinrent les allemands : les nazis
Les partisans grecs se battaient sans peur
Alors que la répression semait la terreur,
Dans les montages de l'Olympe, Niko
Jeune étudiant séduisant guérillero
Organisait et commandait la Résistance
En sabotant , et en piégeant les armées occupantes.
Georges vendeur de livres et de journaux d'Athènes
Espion à ses heures, sans peur et sans haine,
Ne demandait qu'à servir son pays
Pour retrouver la belle dame : Démocratie !
Un jour de mai beau comme un bouquet
Un jeune homme poursuivi par la milice nazie
S'écroula sur l'établi de Georges en plein midi
Il échappa au milieu des journaux
Un paquet précieux comme un cadeau.
Georges s'en saisit le cacha sous son chapeau
Quand arrivèrent les Allemands, il était trop tard
Mort sur le champ, le jeune résistant
Echappait à leur interrogatoire
Ils emmenèrent le corps dans un camion
Puis disparurent sans poser de question.
Quelques heures plus tard,
Un jeune garçon au beau regard
S'approcha de Georges et lui montra un objet
Semblable au paquet secret
C'était Niko , chef des guérilleros .
Le vieillard comprit et lui remit
Le cadeau caché sous son chapeau..
Georges rejoignit le maquis
Pour combattre , l'ennemi.
Enfin la liberté avait gagné
Et la colombe s'était posée sur l'olivier
Dans toute la Grèce, les îles, et la Crète,
On célébrait la défaite des occupants
Et la victoire en chantant !
Maria rencontra ce jour Niko :
Ivre de joie il fêtait avec ses amis guérilleros
La libération d'Athènes, mitraillette au poing
Le drapeau grec dans les mains
Ils riaient à perdre haleine.
Hélas leur victoire leur échappa :
Après les Italiens et les Allemands
Il fallait à présent goûter au sang
Des intérêts des « plus grands »
De ceux de Yalta : les Maîtres les Rois ,
Qui s'étaient partagé le Monde
Qui s'étaient partagé la honte !
Pauvre petite presqu'île, balise de l'Europe,
Tu n'auras pas ton destin propre !
Anglais Russes et Américains
Décidèrent de ton destin !
Un Roi à la tête du pays
Fini le rêve de démocratie !
Alors dans les montagnes de l'Olympe
S'organisa pour la seconde fois la Résistance
La guerre civile et ses souffrances
Prenait racine et ses empreintes .
Maria après tes noces avec Niko
Vous étiez restés près des vôtres
C'est cette nuit qu'ils choisirent
Pour bombarder à loisir
Le maquis des partisans
Vous les fervents résistants.
Il ne resta rien au petit matin
Rien de vous : Maria, Georges Niko
Des hommes valeureux, les guérilleros !
Ils étaient morts sous les bombes anglaises
Parce que certains Mentors ne leur déplaise,
Avaient décidé pour le peuple Grec
Que la liberté ne serait pas de la fête !
Que la colombe ne pouvait pas se poser
Ni sur le Parthénon ni sur le Piré
Ni à Athènes et au Péloponnèse
Ni à Cythère ni à Delphes ni en Crète.
Plus tard la dictature des généraux
Conduira la démocratie au tombeau.
Epilogue
La rivière a coulé sur les plis du temps
Un vent nouveau s'était levé balayant
Le passé . Ce vent chantait liberté, égalité
Dans une Europe qui finit par le dompter.
Aujourd'hui c'est un peuple meurtri
Privé d'une partie de sa jeunesse
Qui au chômage et en grande détresse
A émigré si loin de son pays .
Un pays aux portes de la guerre,
Qui voit arriver par ses frontières
Des flots de réfugiés de misère .