Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

L’association internationale des travailleurs

 

le 28 septembre 1864

Création de l’association internationale des travailleurs qui deviendra la Ière internationale

 

L'Association internationale des travailleurs (AIT) est le nom officiel de la Première Internationale, fondée le  à Londres au Saint-Martin's Hall.

Le 28 septembre 1864 un congrès ouvrier européen se tient au Saint-Martin's Hall de Londres à l’initiative des ouvriers britanniques des Trade Unions. La décision y est prise de créer l'Association internationale des travailleurs (appelée plus tard « Première Internationale »), qui unit des éléments du mouvement ouvrier de divers pays.

Créée principalement à l'initiative de travailleurs et de militants françaisanglaisallemands et italiens, son objectif premier est de coordonner le développement du mouvement ouvrier naissant dans les pays européens récemment industrialisés
 

Le meeting du Saint-Martin's Hall décide de la création d'un Comité central (Central Council). Ce dernier publie en anglais, rédigés par Karl Marx, une Adresse inaugurale et des statuts provisoires (Provisional rules)10 dans lesquels l'AIT affirme que « l'émancipation des travailleurs doit être l'œuvre des travailleurs eux-mêmes » et déclare agir 

« pour l'émancipation définitive de la classe travailleuse, c'est-à-dire pour l'abolition définitive du salariat ».

L'Association internationale des travailleurs adopte un point de vue tout différent du républicanisme semi bourgeois  : principalement composée de prolétaires, elle se donne pour objectif de les unir dans la lutte qu'ils mènent pour leur émancipation sociale, au-delà des divisions artificielles créées par les frontières des États-nations. La fondation de la Première Internationale marque ainsi la rupture du mouvement socialiste avec le républicanisme et constitue à ce titre une étape importante de l'histoire du socialisme

 

 

Les éléments constitutifs de l'Internationale sont au départ très hétérogènes :

-les réformistes modérés : syndicalistes anglais, qui gèrent prudemment de riches fonds de grèves. Ils travaillent à l'amélioration des conditions de vie de la classe ouvrière mais font peu référence au socialisme

-les anarchistes révolutionnaires :côté français, les militants qui participent à la naissance de l'AIT sont davantage issus du monde de l'artisanat que du prolétariat moderne. Ils sont fortement influencés par Proudhon

-de nombreux représentants de la démocratie « à la mode de 1848 », à commencer par les mazziniens, sympathisent avec la cause de l'Internationale et y adhèrent
 

Malgré les répressions gouvernementales, elle connaît un succès rapide et se constitue en sections nationales dans plusieurs pays dont la Suisse, la Belgique, la France, l'Allemagne et, à partir de 1867, l'Italie, l'Espagne, les Pays-Bas, l'Autriche ou les États-Unis.

En 1869, un débat divise l'AIT entre partisans de Karl Marx, favorables à la gestion centralisée de l'association et à la création de partis politiques, et les « anti-autoritaires » réunis autour de l'anarchiste Mikhaïl Bakounin penseur et philosophe.

En 1871 ,es militants de l’Internationale participent activement à la Commune, et nombre d’entre eux sont tués lors de la répression sanglante qui suit la défaite. De très nombreux militants de l’AIT sont exécutés, de nombreux survivants condamnés à l’exil.

La défaite de la Commune de Paris et la répression qui la suit accentue le débat et provoque la rupture définitive entre ces deux tendances. Beaucoup de « communards et communardes comme Louise Michel ,Théophile Ferré , Jean Baptiste Clément, Eugène Potier étaient anarchistes ou sympathisants anarchistes .

Bakounine est exclu par le congrès de La Haye en 1872. Il crée alors avec ses camarades libertaires, l'Internationale anti-autoritaire.
 

Dans les luttes quotidiennes, l’AIT soutient les mouvements et luttes des travailleurs, les luttes pour le suffrage universel, pour la réduction du temps de travail, contre le travail des enfants.

 « La vieille internationale est complètement finie et a cessé d'exister » (lettre d'Engels à Sorge du 12 septembre 1873). Le 15 juillet 1876, le congrès réunit à Philadelphie décide l'auto-dissolution de l’Internationale.

La Première Internationale disparaît en 1876. Elle est prolongée, en 1889, par l'Internationale ouvrière

Quelques années après la disparition de l'AIT, les partis sociaux-démocrates se regroupent dans l'Internationale ouvrière (dite « Deuxième Internationale »), sous l'impulsion notamment de Friedrich Engels.

Les organisations syndicales le feront quelques années plus tard au sein de la Fédération syndicale internationale.
 

La Deuxième internationale, est la grande organisation internationale du mouvement socialiste de 1889 à 1914. Elle fut marquée par un conflit interne entre son aile gauche marxiste et internationaliste et son aile opportuniste. La victoire  pratique de cette aile droite (malgré le rejet officiel de ses théories) mena à la trahison de l'Union sacrée en 1914, et à la dégénérescence de la social-démocratie.

L'histoire et les débats de l'Internationale ouvrière sont largement déterminés par ceux de son plus gros parti, le SPD allemand.

Malheureusement, l’œuvre de la réunion internationale des organisations industrielles révolutionnaire libertaires fut interrompue par la guerre éclatée en 1914. Tous les pays se fermèrent hermétiquement Toute liaison internationale des travailleurs devint impossible. La réaction dura jusqu’à la fin de la guerre .

La révolution en Russie et en Europe centrale créa une situation nouvelle. Les forces dispersées du prolétariat révolutionnaire recommencèrent à s’unir.

La tentative de continuer l’œuvre commencée à Londres en 1913 ne réussit, cependant, qu’en 1920. Cette année là, une conférence syndicaliste préliminaire eut lieu à Berlin, du 16 au 21 décembre....
 

Certains anarcho-syndicalistes se regroupent au sein d'une nouvelle Association internationale des travailleurs, fondée en 1923 à Berlin.

Du 25 décembre 1922 au 2 janvier 1923, eut lieu, à Berlin, le Congrès constitutif des syndicalistes révolutionnaires.

A ce Congrès étaient représentées les organisations syndicales révolutionnaires de l’Argentine, du Chili, du Danemark, de l’Allemagne, de la France (Comité de défense syndicaliste), de la Hollande, de l’Italie, du Mexique, de la Norvège, du Portugal, de la Russie (la minorité), de la Suède, de l’Espagne, de la Tchécoslovaquie (la minorité).

La déclaration de principes y fut adoptée, les statuts élaborés, et le nom de l’Union fédérale établi : l’Association Internationale des Travailleurs.

Ainsi ressuscita l’A. I. T.,

ceci non seulement de nom, mais aussi comme essence.

La déclaration de principes et les statuts de l’A. I. T. portent :

1.Introduction

« La lutte séculaire entre exploités et exploiteurs a pris une amplitude menaçante. Le Capital tout puissant, chancelant pour un moment après la guerre mondiale et dévastatrice, surtout après la grande révolution russe et les révolutions - bien que moins imposantes - de la Hongrie et de l’Allemagne, relève sa tête hideuse. Malgré les luttes intestines qui déchirent la bourgeoisie et le capitalisme cosmopolite, ces derniers sont en bonne route pour s’entendre afin de se jeter avec plus d’union et plus de force sur la classe ouvrière et l’attacher au chariot triomphant du Capital.

Contre l’offensive du Capital d’un côté, contre les politiciens de toute envergure de l’autre, les ouvriers révolutionnaires du monde doivent donc dresser une vraie association internationale des travailleurs dont chaque membre saura que l’émancipation finale des travailleurs ne sera possible que lorsque les travailleurs eux-mêmes,

Les principes

 1. Le syndicalisme révolutionnaire, se basant sur la lutte de classe, tend à l’union de tous les travailleurs manuels et intellectuels dans des organisations économiques de combat luttant pour leur affranchissement du joug du salariat et de l’oppression de l’État. Son but consiste en la réorganisation de la vie sociale sur la base du communisme libre, au moyen de l’action révolutionnaire de la classe ouvrière elle-même

2) Le syndicalisme révolutionnaire est ennemi convaincu de tout monopole économique et social,et tend vers leur abolition au moyen de communes économiques et d’organes administratifs des ouvriers des champs et des usines sur la base d’un système libre de Conseils affranchis de toute subordination à tout pouvoir ou parti politique.

 3. La double tâche du syndicalisme révolutionnaire est la suivante : d’un côté il poursuit la lutte révolutionnaire quotidienne pour l’amélioration économique, sociale et intellectuelle de la classe ouvrière dans les cadres de la société actuelle. De l’autre côté, son but final est d’élever les masses à la gestion indépendante de la production et de la distribution, ainsi qu’à la prise de possession de toutes les ramifications de la vie sociale.

4-Pour le fédéralisme contre le centralisme :le syndicalisme révolutionnaire se place sur le point de vue de l’organisation fédéraliste, c’est-à-dire de l’organisation de bas en haut, de l’union libre de toutes les forces sur la base des idées et intérêts communs.

5)L'internationalisme :. Le syndicalisme révolutionnaire rejette toutes les frontières politiques et nationales arbitrairement fixées et ne voit dans le nationalisme que la religion de l’État moderne, derrière laquelle se cachent les intérêts matériels des classes possédantes. Il ne reconnaît que des différences d’ordre régional et exige pour tout groupement le droit de sa propre détermination en accord solidaire avec toutes les autres associations d’ordre économique, régional ou national.

 

6) antimilitarisme : le syndicalisme révolutionnaire combat le militarisme sous toutes ses formes et considère la propagande anti-militariste comme une de ses tâches les plus importantes dans la lutte contre le système actuel. En première ligne, il faut considérer le refus individuel et, surtout, le boycottage organisé contre la fabrication du matériel de guerre.

  1. les formes de lutte :. Le syndicalisme révolutionnaire se place sur le terrain de l’action directeet soutient toutes les luttes qui ne sont pas en contradiction avec ses buts : l’abolition du monopole économique et de la domination de l’État. Les moyens de lutte sont : la grève, le boycottage, le sabotage, etc. - L’action directe trouve son expression la plus profonde dans la grève générale qui, en même temps, doit être, du point de vue du syndicalisme révolutionnaire, le prélude de la révolution sociale.

  2. Ennemis de toute violence organisée entre les mains d’un gouvernement quelconque, les syndicalistes n’oublient pas que les luttes décisives entre le capitalisme d’aujourd’hui et le communisme libre de demain ne se passeront pas sans collisions sérieuses.

* L’A. I. T. eut son 2e Congrès en Hollande, au printemps 1925. L’organisation y fut fortifiée. Elle prit nettement position vis-à-vis des autres tendances dans le mouvement ouvrier. La résolution suivante y fut adoptée :

Résolution du Congrès d’Amsterdam

Le deuxième congrès de l’A. I. T. réitère sa conviction fixée dans les statuts de l’A. I. T, à savoir :

« Que, bien que toutes les organisations économiques du prolétariat soient capables de lutter pour les revendications économiques au sein de la société actuelle et de les réaliser, seules les organisations ouvrières révolutionnaires anti-autoritaires représentent la seule forme naturelle, véridique, susceptible d’entreprendre la réorganisation de la vie économique et sociale sur les bases du communisme libertaire 

Le Congrès a également protesté contre la réaction dans tous les pays, réclamé le droit d’expression par la pensée et par la presse, et fait appel à la classe ouvrière mondiale pour lutter contre le fascisme et la dictature .

L'AIT en Espagne 36

Les principes du syndicalisme révolutionnaire inspiré de l'AIT internationale furent mis en pratique pendant la guerre civile d'Espagne à Barcelone : Barcelone s'est drapée en 36 des couleurs rouges et noires pendant deux ans (lire le dictionnaire de la guerre d'Espagne sur Lithistart  : l'autogestion.

Et aujourd'hui qu'est devenue l'AIT

Elle existe toujours liée étroitement à la CNT confédération nationale du travail) syndicat de la gauche radicale anarco-syndicaliste dans des villes d'importance en France et à l'étranger.

Ce syndicat bien que minoritaire , par ses événements sa participation active aux différents mouvements sociaux : manifs, publications n'en demeure pas moins une force idéologique et révolutionnaire qui sait se faire entendre et être présence auprès des gens en révolte et en colère .

Pour cela l'AIT n'a pas dit son dernier mot.

Les autres Internationales

la IIIème Internationale communiste

Organisation née de la scission de l'Internationale ouvrière réalisée le  à Moscou sous l'impulsion de Lénine et des bolcheviks. Elle regroupait les partis communistes partisans du nouveau régime soviétique, beaucoup étant issus de scissions au sein des partis socialistes et sociaux-démocrates de la  Internationale.

L'Internationale communiste représente durant la première partie du  siècle, à l'échelle internationale, la mouvance communiste alignée sur l'URSS. Elle était dirigée par le Parti communiste de l'Union soviétique, bien que ce dernier entretînt toujours la fiction qu'il n'en était qu'une section parmi d'autres. Elle était théoriquement sans rapport avec l'État soviétique, bien qu'elle fût de plus en plus mise par Staline au service de ses intérêts. Si les directives étaient élaborées à Moscou, la plaque tournante du Komintern pour l'Europe occidentale était Berlinjusqu'à l'avènement d'Hitler en 1933, puis Paris jusqu'en 1943 et la dissolution de l'Internationale communiste.

La Quatrième Internationale   est une organisation communiste (trotskiste) fondée en 1938 en France par Léon Trotsky, à la suite de l'exclusion violente des oppositions communistes de la  Internationale, à la répression qui s'est abattue sur les opposants en URSS et face au constat qu'il était impossible de militer dans le mouvement communiste officiel désormais verrouillé par la « bureaucratie » stalinienne.

En plus du Secrétariat Unifié et la Quatrième Internationale (dite "lambertiste"), et du Comité International de la Quatrième Internationale, il existe près d'une vingtaine d'organisations, de tailles très diverses, se réclamant de la Quatrième Internationale. Certaines tendances, comme celle à laquelle appartient Lutte ouvrière, estiment que la Quatrième Internationale n'existe plus de fait, et qu'il faut la reconstruire. Certains estiment qu'elle n'a jamais été construite, et qu'elle est donc simplement à construire. D'autres groupes appellent à la création d'une Cinquième Internationale.

sources : wikipédia-CNT-AIT

-wikirouge-Persée 

histoire du mouvement ouvrier 

 

 

Tag(s) : #création de l'A.I.T (première Internationale des travailleurs, #Histoire
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :