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Le 30 janvier 1945 : naufrage du Wilhelm Gustloff

Le plus grand paquebot de tous les temps avec le plus grand nombre de victimes : 9300 , c'est la plus grande catastrophe maritime

 

Le Wilhelm Gustloff est un navire de croisière prestigieux de grandes dimensions lancé à Hambourgpar la marine allemande le , 5 mai 1937 et qui porte le nom de Wilhelm Gustloffmilitant nazi assassiné l'année précédente. Transportant plus d'un millier de soldats et d'officiers allemands ainsi que plusieurs milliers de réfugiés de Prusse-Orientale fuyant la progression de l'Armée rouge, il est torpillé par le sous-marin de la marine soviétique S-13 le 30 janvier 1945 . Son naufrage provoqua la mort d'au moins 5 300 personnes. L'archiviste allemand Heinz Schön (de), dans une étude publiée en 2002, avance 9 343 personnes, ce qui en ferait la plus grande catastrophe maritime de tous les temps.

Une politique « national socialiste en direction des ouvriers allemands

Lancé le ,5 mai 1937 le Wilhelm Gustloff est un paquebot prestigieux de la Kraft durch Freude (« la force par la joie »), organisation de loisirs créée par le dirigeant national-socialiste Robert Ley afin de concilier la classe ouvrière au régime.

Précédemment la KdF a affrété à bas prix des paquebots transatlantiques en fin de carrière, comme le Berlin, le Sierra Cordoba ou le Monte Rosa, désarmés par suite de la crise économique et les restrictions d'immigration américaines.

Elle veut à présent des navires de prestige, spécialement conçus pour les croisières d'agrément et non le transport à longue distance.

Le navire fait 208 mètres sur 24, il a un tonnage de 26 000 tonnes et est conçu pour transporter un total de 1 865 personnes. Étant utilisé par la Kraft durch Freude, il ne comporte pas de classe de luxe, ce qui est un fait rare pour l'armement des navires de croisière de l'époque.

La conception des cabines est unique et se veut « égalitariste » : chaque cabine bénéficie de la vue sur la mer et le niveau d'équipement est identique entre les cabines de l'équipage et celles des passagers.

Un Sistership est programmé, le Robert Ley, du nom du dirigeant nazi qui est à la tête du front du travail, une organisation nazie qui a remplacé les anciens syndicats ouvriers (et confisqué leurs biens). Cette organisation chapeaute les programmes de loisirs des travailleurs (Les croisières en mer, mais aussi le colossal village de vacances Prora sur l'île de Rügen en Baltique, ou encore le système d'acquisition de la « voiture du peuple » (La coccinelle Volkswagen) par un système de coupons).

Ce Sister-ship du Wilhelm Gustloff n'aura pas de carrière civile et les autres navires de la série seront annulés pour cause de guerre.

La vie d'un paquebot nazi

En  avril 1938, le navire s'amarre au docks de Tilbury, à Londres pour servir de bureau de vote flottant à destination des expatriés allemands à l'occasion du référendum-plébiscite de rattachement de l'Autriche à l'Allemagne (anschluss), une action très médiatisée par les services de propagande de Goebbels.

Les destinations des croisières 1938 et 1939 sont la Scandinavie (en été, circuit des fjords de Norvège), mais aussi des pays « amis » du sud de l'Europe (croisières hivernales aux Canaries, en Espagne ou autour de l'Italie mussolinienne). Lors des escales en Norvège les passagers ne sont pas autorisés à débarquer, des troupes folkloriques montent à bord le temps de l'escale.

En  mai 1939 la croisière prévue est annulée : le navire appareille pour Vigo en Espagne et rapatrie en grande pompe les aviateurs de la Légion Condor, dont le fameux as de la chasse Adolf Galland, qui ont contribué à l'écrasement de l'Espagne républicaine par les troupes de Franco.

Il effectue encore quelques croisières en Suède et en Norvège à l'été 1939 en servant notamment de « village olympique flottant » à Stockholm dans le cadre des « Lingjades », un immense évènement sportif non compétitif honorant Pehr Henrik Ling, le fondateur de la Gymnastique suédoise. Ce sont les derniers temps heureux pour le navire, la guerre se profile à l'horizon

Il est réquisitionné le 22 septembre 1939  pour être transformé en navire-hôpital de la marine de guerre.

Lors de la campagne de Norvège au printemps 1940, il est utilisé pour rapatrier les blessés L'ancien paquebot est mis à quai au port de Gotenhafen, dans le district de Dantzig-Prusse-Occidentale (aujourd'hui Gdynia, en Pologne), afin d'y servir de caserne flottante pour la seconde division-école de sous-mariniers.

La fin

Début 1945, la progression des troupes soviétiques et la défaite de l'Allemagne semblent inéluctables. La Prusse-Orientale accueille de nombreux civils et militaires fuyant l'offensive de l'Armée rouge.

C'est alors qu'a lieu l'opération Hannibal employant quatre grands navires de transport pour évacuer la population. Plusieurs milliers d'entre eux prennent place à bord du Wilhelm Gustloff qui lève l'ancre au matin  dans l'espoir de rejoindre les ports de Flensbourg et de Kiel, encore libres de toute occupation. Une liste officielle dresse le nombre de 4 958 personnes à bord, comprenant membres d'équipage, soldats et réfugiés civils. Dans les faits, ce nombre est très supérieur. Il dépasse les 8 000 personnes et de récentes recherches publiées en 1999 et 2008 par Heinz Schön (de) avancent un premier chiffre de 10 482 personnes, puis en 2008 un second chiffre de 10 582 personnes. L'unique certitude est que plus de 4 000 enfants et adolescents s'y trouvaient alors.

Cependant, la mer Baltique est alors peu sûre, car de nombreux sous-marins de la marine soviétique y patrouillent afin de couler tout navire allemand qu'ils pourraient croiser. Dès le début du voyage du Wilhelm Gustloff, trois sous-marins sont signalés, mais ils sont jugés sans danger pour le paquebot
 

Le naufrage

Au soir du 30 janvier, le Wilhelm Gustloff, escorté d'une seule vedette lance-torpille, reçoit un message d'une formation de dragueurs en approche lui demandant de naviguer avec les feux de position allumés pour éviter tout risque de collision entre les navires, ordre que le capitaine Petersen exécute immédiatement. Mais un quatrième sous-marin se trouvait alors en patrouille à proximité, le long de la côte basse de Poméranie orientale, le S-13.

Alexandre Marinesko, le capitaine du sous-marin, fait armer quatre torpilles, dénommées « Pour la mère-patrie », « Pour le peuple soviétique », « Pour Leningrad » et « Pour Staline ». La dernière fait long feu et doit être retirée du tube puis désamorcée en catastrophe, tandis que les trois premières touchent le paquebot, qui coule en moins de 50 minutes.

Les torpilles frappent le flanc bâbord du paquebot allemand. La première pulvérise le compartiment de l'équipage à l'avant. La seconde explose juste en dessous de la piscine, où des dizaines d'auxiliaires féminines de l'armée ont trouvé refuge. La troisième atteint la salle des machines, plongeant instantanément le bâtiment dans le noir.

Pendant ce temps, une grande panique règne à bord du navire bondé, où les canots de sauvetage sont en sous-nombre et assaillis. L'un des rescapés, le mécanicien Johann Smrczek, fera le récit des événements. Ayant rejoint le pont supérieur aménagé pour les blessés du front oriental, il y a « pris conscience du drame qui se déroulait en bas. À travers les vitres blindées, je ne pouvais les entendre crier. Mais les gens étaient serrés comme des sardines et le pont inférieur était déjà à moitié couvert d'eau. Et j'ai vu des éclairs, des coups de feu. Les officiers tuaient leur propre famille5. »

Seuls 996 rescapés sont secourus par des navires accourus à la rescousse et groupés autour du croiseur lourd Admiral Hipper, laissant derrière eux plusieurs milliers de victimes.

D'autres navires allemands coulés par les russes et les alliés

D'autres navires de transport subiront le même sort dans la fuite de la Prusse-Orientale ou à partir de la baie de Lübeck :

  • le Général von Steuben coulé   par le même Alexandre Marinesko (et dans la même mission) et qui fit près de 3 000 victimes, réfugiés et blessés essentiellement ;

  • le Goya, . On avance le chiffre de 15 000 victimes cumulées pour les naufrages du Wilhelm Gustloff et du Goya ;

  • trois navires, le Cap Arcona, le Thielbek et le Deutschland sont coulés par des Hawker Typhoons de la Royal Air Force dans la baie de Lübeck, . Le bilan fait état d'environ 8 000 morts (7 500 , 500 ) et 150 rescapés dont 15 Français.

 Ces catastrophes resteront longtemps quasi ignorées.

Légende et trésors enfouis :la Chambre d'ambre

Volée par les Allemands en 1941,la chambre d'ambre  est considérée comme perdue depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Une reconstitution à l'identique de la Chambre d'ambre a été inaugurée en 2003 après presque trente années de travaux.

 Le Wilhelm Gustloff aurait transporté un inestimable trésor : La Chambre d'ambre qui ornait le château de Königsberg (aujourd'hui Kaliningrad) et avait été démontée et mise en caisses lors de l'évacuation de cette ville emblématique tant pour le camp nazi que pour les soviétiques (son histoire est liée aux Chevaliers teutoniques). Rien de probant ne vient étayer cette hypothèse, à ceci près que lors des fouilles archéologiques sous-marines entreprises par des plongeurs polonais, après la chute de l'URSS, il s'est avéré que l'épave avait été largement éventrée à l'explosif et fouillée.

 

Sources ; Wikipédia- Saviez vous?- Au fil des mots de l'histoire-wwwHerodote.net-scienceposthistoire

 

 

Tag(s) : #Le 30 janvier 1945 : eu lieu la plus grande catastrophe maritime, #Histoire
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