Juste une mise au point !
Voilà deux mois que l'Italie vivait son confinement .
A Rome comme dans toute l'Italie et dans toute l'Europe , les gens commençaient à trouver le temps long .
Lucia avait eu du mal à s'endormir. Ce matin elle s'était éveillée de bonne heure. Le peu de sommeil qu'elle avait emmagasiné ne suffirait pas à lui faire tenir sa journée. Elle projeta après le repas de midi, de faire une sieste pour récupérer.
Elle avait des démarches administratives à faire, des papiers à mettre à jour. Elle se mit à la tache. Le téléphone sonna : c'est Francisco. Luca décrocha :
-Lucia j'étais inquiet sans nouvelle ! Comment allez- vous ?
-Ça peut aller ! Dit -elle laconiquement
-Comment avez -vous passé ces derniers jours ?
Lucia ne voulut pas qu'il sache que sa mère n'était pas à la maison ni qu'elle avait été malade et déprimée :
-En visite, au télé-travail, en rédaction de documents.
Elle lui répondait sèchement comme à un étranger..Francisco lui demanda :
-Vous allez bien ? Je sens que quelque chose ne va pas ?
-Je vais bien mais vous avez raison quelque chose ne va plus entre nous .
-Ah ? Je vous ai fait quelque chose qui vous a blessée ? Si je ne vous ai pas téléphoné avant c'est que j'ai été pris avec le comité des locataires de mon immeuble les banques, l' administratrice, et mes concerts enregistrés pour être diffusés à la radio et à la télévision. Mais pensé à vous tout le temps ,vous savez Lucia.Vous avez été toujours dans ma tête.
-Ah vraiment ?
-Que voulez -vous dire ? Vous en doutez ?
-Et comment j'en doute ! Lundi j'étais allée vous rendre une visite surprise le matin. J'avais pris quelques brioches pour partager avec vous une tasse de café. Lorsque j'arrivais devant votre immeuble , la porte était ouverte pas besoin de sonner de vous avertir. C'était la livraison des cartons de nourriture . Je montais donc à votre étage pour vous surprendre : votre porte était ouverte ,le carton était déposé sur le paillasson et vous téléphoniez à « une bella donna » à qui vous donniez rendez vous. J'aperçus sur votre table un beau bouquet de roses.Je supposais qu'il n'était pas pour moi. ! Depuis vous m'avez ignorée :cinq jours. Et vous réapparaissez comme si de rien n'était. Pour qui m'avez vous prise Francisco ? Pour une conquête facile ? Une de ces femmes légères ?
S'il vous plait , laissez moi tranquille ! Je ne sais comment cela s'est passé avec votre bella donna, si vous la voyiez ce soir ou un autre soir . Dans tous les cas je trouve "goujat "de courir deux lièvres à la fois . Vous avez trahi ma confiance Francisco. Restons -en là !
Francisco marqua un temps d’arrêt puis insista:
-Laissez moi vous expliquer ! La bella donna est l'administratrice qui va s'occuper de nos appartements. Je voulais la remercier pour tout le mal qu'elle se donnait !
-Eh bien continuez à la remercier !
Lucia lui raccrocha au nez. Francisco la rappela en vain. Elle ne décrocha pas !
Il lui écrivit une belle lettre s'excusant de l'avoir délaissée , rappelant les bons moments passés ensemble, les projets de voyage à Paris qu'ils avaient évoqués .Il disait que ce repas avec la « bella donna « n'était qu'une parenthèse qui n'avait pas d'importance car la dame était mariée.Il demandait pardon à Lucia pour sa légèreté.
Il mit la lettre dans la boite aux lettres et fit livrer un gros bouquet de pensées à Lucia . Elle n'en voulut pas mais le livreur insistait :
-Gardez -le et offrez le à votre amie ou à votre amoureuse ou à votre mère !
-Grazie sinora ! Dit le jeune homme ému.
La journée passa lentement. A chaque coup de téléphone Lucia redoutait que ce soit Francisco qui la rappelle.
En fin de soirée Lucia descendit voir Alma,.En remontant elle vérifia sa boite aux lettres et y trouva la missive de Francisco.
Elle la lut . Rangea la lettre dans un tiroir mit la télévision.
La conversation du matin avec Francesco l'avait perturbée mais tout était clair à présent : à quoi bon espérer encore l'amour d'un homme ? A quoi bon souffrir à cause d 'un homme d'une histoire qui de toute façon n'aurait menée nulle part ?